
Portrait de Wilde par Pierre de Bonneuil
Chers Amis,
j’ai eu l’occasion d’évoquer sur ce site, la pertinence et la délicatesse des propos de Pierre de Bonneuil, dès qu’il s’agit de rappeler la pose et la prose des dandies d’excellence.
A priori, cette expression pourrait surprendre parce qu’elle semble ne rien signifier de précis… Pourtant, Pierre de Bonneuil évolue avec une conjugaison de rigueur et de bonheur nécessaire à chaque portrait qu’il nous propose, et 2014 verra la publication de deux ouvrages sur le Dandysme (entre autre… Mais shut …)
Evidemment, Oscar Wilde demeure dans son « sillage », (ne serait-ce que par la qualité de son trait offert ci-dessus), et aujourd’hui, il nous propose de rappeler les circonstances qui ont tenté Oscar Wilde vers la Franc-Maçonnerie.
La journée est belle sur les bords de Loire, prenez un thé, et lisez le texte ci-dessous :
« Oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde (qui a abandonné ses autres prénoms en 1877 ) est né à Dublin, en Irlande, le 16 Octobre 1854 et dès le plus jeune âge a montré toute la promesse de devenir un universitaire impressionnant. En 1871, il a été admis au Trinity College, à l’université de Dublin et a remporté une bourse qui l’a mené directement de l’Irlande au Magdalen College, à Oxford, en Octobre 1874. Il avait à peine 20 ans.
Diverses personnes ont influencé son avenir à bien des égards. Parmi eux se trouvaient Walter Pater, John Addington Symonds et John Ruskin. Il était aussi en bon terme avec le prince Léopold, sixième fils de la reine Victoria, et cette connaissance encouragea son introduction à la franc-maçonnerie.

Installation du Prince Leopold
Le prince Léopold était un maçon accompli. C’était le prince de Galles, futur roi Edouard VII, qui avait proposé, en 1874, le Prince George Duncan Albert Léopold, duc d’Albany pour l’initiation à l’Apollo University Lodge n ° 357, alors qu’il était encore étudiant à Christ Church. En 1875, il a été nommé Vénérable Maître de la Loge et Grand Maître Provincial pour Oxfordshire.
Oscar Wilde se serait senti en terrain familier quand son collègue John Edward Courtenay Bodley s’approcha de lui, en vue de rejoindre l’Apollo University Lodge n ° 357. Bodley a été très impliqué dans l’administration maçonnique. Il était le responsable de plusieurs bals et a été nommé secrétaire junior de l’Apollo Lodge University, directeur des cérémonies de la Churchill Lodge et devint plus tard le Grand Secrétaire de la province de Oxfordshire.
Le 16 Février 1875, ce cher Wilde a été proposé à l’Apollo University Lodge par Sinclair Frankland Hood du Magdalen College et appuyé par John Edward Courtenay Bodley. Le scrutin s’est déclaré en sa faveur. Dans son journal, Bodley écrit: Williamson & Wilde – déjeuner à la Mitre. W. a été subjugué par les symboles. 3 ème degré …
Voici des échanges qui correspondent à la première cérémonie de sacrement :
Vénérable Maître : Quel est le mot ?
Premier Conspirateur : Nabat …
VM : La réponse ?
2e C : Kalit …
VM : Quel heure est-il ?
3e C : L’heure à souffrir …
VM : Quel jour ?
4e C : Le jour de l’oppression …
VM : En quelle année ?
5e C : L’année de l’espoir …
VM : Combien sommes-nous ?
4e C : dix, neuf et trois …

Certificat Maçonnique de Wilde
La carrière maçonnique d’Oscar Wilde couvrit une période de quatre ans. Elle était comme une seconde nature de son caractère. Il était fasciné par les degrés.
Les Officiers portaient un ensemble promu par le jeune étudiant : culotte courte, queue de pie, cravate blanche, bas de soie et des chaussures comme ils l’ont fait pendant deux siècles.

Photographie de Wilde en tenue Maçonnique
L’ordre semble aussi avoir mis en évidence la série des dépenses qui causa une certaine gêne. À trois reprises, il a été convoqué devant la Cour du chancelier où l’action a été intentée contre lui pour non-paiement de dettes. Elles impliquaient l’achat d’insignes maçonniques.
En mai 1897, Robert Ross lui demanda – dans une lettre – s’il avait rencontré des francs-maçons en prison, à laquelle Oscar répondit :
Yes, it was very terrible. As I was walking round the yard one day I noticed that one of the men awaiting trial was signaling to me by Masonic sign. I paid no attention until he made me the sign of the widow’s son, which no mason can ignore. He managed to convey a note to me. I found he was in for fraud of some kind and anxious that I should get my friends to petition for his release. He was quite mad, poor fellow. As he would always insist on signaling and I was afraid the warders would get to notice it, I persuaded Major Nelson to let me wear black goggles until he was convicted and sent to Portland.
Une version alternative se trouve dans le livre de Robert Sherard – The Real Oscar Wilde – publié en 1917 :
It was toward the end of my time and one day as I was walking round and round the prison yard at stranger to me. I could see from his clothes – he was not in prison dress – that he was a prisoner on remand. I took no notice of him at first because at the time I was on the Governor’s good books, Major Nelson had been very kind to me and I did not want to get reported for communicating with another prisoner in the exercise yard. It is a grave offence,. I had been punished once before. But when he had again attracted my attention he made that Masonic sign to me which is known as The Sign of the Widow’s Son. Which is an appeal from one brother mason to another when in direct distress which cannot be disregarded under any circumstances and must be responded to.
So I was obliged to respond to the man and very fortunately escaped attracting the attention of the warders, but I was determined not to run the risk again, especially as it was quite out of my power to help the brother mason. I asked to see the Governor after I got back to my cell and I told him how I was placed between my desire not to break the prison regulations and my pledged duty to my order. I did not, of course, indicate in any way who was the man who had signalled to me. And a ruse was decided upon. If my eyes were bad and I couldn’t see well I could not be expected to respond to Masonic signals.
So next time I went out to exercise I had been fitted by the prison doctor with a pair of dark blue goggles, and after that the man left me alone. »
Ce manuscrit est dédié à Lou Ferreira, Michel Setan et Daniel Salvatore Schiffer.
© Pierre de Bonneuil – 2013.
AVEC NOS REMERCIEMENTS
LOU FERREIRA

Read Full Post »