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Posts Tagged ‘cercle esthétique et philosophique wildien’

Agatha Christie en 1926. Hulton archives.

J’entends déjà les rires et les merles moqueurs s’interroger sur les œuvres et l’auteur que je traiterai lors de mon prochain salon littéraire, le VENDREDI 22 OCTOBRE dès 19h30 : Agatha Christie.

Comment une philosophe peut-elle se perdre avec une littérature « tout public » ?

Parce que j’ai lu (entre autre), l’essai de la Philosophe Sonia Feertchak intitulé « la vérité tue » (paru aux Editions Philosophie magazine éditeur en 2021), et ses réflexions étaient judicieusement analysées. Donc envoûtantes…

Sonia Feertchak passe au crible un grand nombre de ses romans et creuse la notion du mal, et la cruauté du silence dans les familles de toutes classes sociales -si je puis dire-.

Alors pourquoi ne pas nous interroger un soir, de façon inattendue et sérieuse à la fois, sur cette Dame anglaise dont les récits policiers fascinent encore ? Il y a bien eu James Mc Cain, John le Carré, Anthony Berkeley ou Steen Steensen Blicher et , vous en conviendrez, il y a bien John Harvey, Katrine Engberg ou James Patterson aujourd’hui aussi…

Alors, pourquoi Elle ?

De toute façon, quand la perversité humaine est élaborée avec délicatesse et élégance, on est tenté de la lire et la relire.

Fascinés par ce qui aurait pu être nous ?

Quoi qu’il en soit, soyez les bienvenus chers Amis, et merci pour votre présence toujours chaleureuse et attentive !

Lou FERREIRA

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Chers Amis….

 

Je m’ennuyais terriblement depuis que Décembre annonçait de longs mois politico-judiciaires lamentables et où le QI de tous les observateurs abusés frôlait celui des radiateurs.

Je me détournais aussi de Wilde et de l’exposition au Petit Palais qui m’avait laissée de glace. C’est vous dire…Alors je m’amusais avec mes étudiants angevins et je changeais de robe quotidiennement pour n’écouter que mes passions philosophiques et leurs rires…

Et puis un jour, on me demande d’accompagner « nos » jeunes à Paris et de choisir une pièce qui les « éduquerait »… Diable ! pourquoi m’infliger un tel rôle  ?!  Silence. Même Dieu semblait rire de ma colère passagère. Quand ils se mettent d’accord ces deux-là, c’est que le vent tourne en ma faveur.

C’est tombé un 9 Mars 2017. Il n’y avait -selon moi- que « Le portrait de Dorian Gray » à leur proposer :  une affiche éblouissante, des comédiens à l’allure enivrante et l’unanimité des grands « critiques » du Tout-Paris. Décidément Oscar…

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Depuis la co-fondation de la Société Oscar Wilde française avec mes amis, mes pièces de théâtre intimistes, ma thèse de philosophie sur Wilde et la centaine de représentations vues en France autour du paon Irlandais, j’étais convaincue que personne ne m’étonnerait. Ouf ! Je me suis trompée : Il y a eu Thomas le Douarec et son inspiration de feu !

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Thomas le Douarec   (http://www.agencesartistiques.com/Fiche-Artiste/2840-thomas-le-douarec.html)

 

Non seulement j’étais d’accord avec les critiques, mais en plus je respirais à peine devant tant de grâce artistique, tant d’ingéniosité quant aux coupes choisies dans le chef d’œuvre de Wilde, de si belles voix et un rythme qui m’a littéralement secouée. Je suis restée sans voix.Et mes élèves aussi…

Quel cadeau de la vie cher Thomas, ainsi que vos comédiens Arnaud Denis et Valentin de Carbonnières, Fabrice Scott, Lucile Marquis et Caroline Devismes.!

A partir de ce jour, je décide avec moi-même, que vous avez du génie. Et n’allez pas me demander de vous donner une définition kantienne ou hégélienne de ce terme !

 

Lou FERREIRA

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Pour en savoir un peu plus sur Thomas le Douarechttps://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Le_Douarec

 

 

 

 

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Musée d’Orsay -extérieur-

Chers Amis,

Je tenais à vous informer que le Musée d’Orsay , qui s’apprêtait à donner son accord pour participer à la commémoration des cent ans de la mort d’Octave MIRBEAU, vient, par des décisions (-obscures- cela va de soi…) d’annuler un grand évènement que la Société Octave MIRBEAU prépare de longue date. Les parrainages sont très nombreux (Artistes et intellectuels de tous pays) n’auront pas suffit à faire changer l’avis d’un crétin – des copinages ? Des sempiternelles affaires d’argent ou de réseaux ? Mirbeau n’intéresserait personne ? A mourir de rire !
Il est vrai que si Trump est élu et veuille se « cultiver » un peu à Paris, on lui déroulera un tapis rouge.

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Musée d’ORSAY -Intérieur-

Pourtant leurs objectifs -depuis le XIXème siècle- sont bien ceux que vous trouverez dans toutes documentations sommaires :
« Le musée possède la plus grande collection d’œuvres impressionnistes (environ 440 peintures) et post-impressionnistes au monde, soit plus de 900 toiles2 sur un total de près de 3 300, et l’on peut y voir des chefs-d’œuvre de la peinture et de la sculpture comme Le Déjeuner sur l’herbe et l’Olympia d’Édouard Manet, une épreuve de La Petite Danseuse de quatorze ans de Degas, L’Origine du monde, Un enterrement à Ornans, L’Atelier du peintre de Courbet ou encore cinq tableaux de la Série des Cathédrales de Rouen de Monet et Bal du moulin de la Galette de Renoir.

Des expositions temporaires éclairent périodiquement l’œuvre d’un artiste, ou bien mettent en valeur un courant, un marchand, une question d’histoire de l’art. Un auditorium accueille des manifestations diversifiées, concerts, cinéma, théâtre d’ombres, conférences et colloques et des spectacles spécifiquement destinés à un jeune public. »

Fritz Grebe

Fritz Grebe

Bref, cela n’empêche pas la Société Octave MIRBEAU de poursuivre leurs travaux pour 2017. Et le Président Pierre MICHEL leur a adressé ce courrier bien senti qu’il m’a proposé de vous transmettre (avec les liens) :

« J’ai le très grand regret d’informer les amis du Musée d’Orsay que cette institution publique vient de prendre une décision qui scandalise tous les amateurs de Monet, Rodin, Pissarro, Cézanne, Van Gogh et Vallotton : la conservation du Musée d’Orsay a en effet refusé, après trois années de tergiversations, de participer à l’hommage international rendu au grand critique d’art Octave Mirbeau, l’ami et le chantre attitré de Monet, de Rodin et de Van Gogh, sans qui leurs œuvres ne seraient pas exposées au Musée d’Orsay. C’est pourquoi le président de la Société Octave Mirbeau, qui a pris l’initiative de cette commémoration internationale de 2017, a adressé au Musée d’Orsay une lettre de protestation pour exprimer l’indignation de tous les amateurs des grands artistes exposés au Musée d’Orsay ».

Cette lettre est accessible en ligne : http://www.mirbeau.org/doc/Orsay-lettre-ScarlettReliquet.et https://2012fragmentaire.wordpress.com/octave-mirbeau-nira-pas-au-musee-dorsay/.

Sur le scandale du Musée d’Orsay, voir aussi :

Le musée d’Orsay fait barrage au centenaire de Mirbeau

Notre Cercle se doit d’être solidaire avec tous ceux qui œuvrent avec sérieux sur un des auteurs à redécouvrir enfin ! La place que devrait occuper Octave MIRBEAU dans divers courants de pensées et Littéraires n’est pas à faire, elle existe déjà.


LOU FERREIRA

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Octave MIRBEAU (1848-1917)

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Marc Henri Lamande– (la revue du spectacle.fr)

Chers Amis,

Vous et moi avons nécessairement fait des rencontres qui ont durablement marqué notre vie artistique ou intellectuelle.
Quand on se sent « esthète », c’est-à-dire lorsqu’on a un goût et une sensibilité prononcés pour les Arts et les Lettres et que nos valeurs existentielles s’y perdent jusqu’à en perdre la raison, alors on a des chances d’aimer la vie et de le savoir.

Ce n’est pas donné à tout le monde, il faut déjà s’éloigner de la politique pour le dire.

Alors par deux belles journées qui (dans un sens) m’étaient consacrées puisqu’on travaillait une lecture mise-en place de ma dernière pièce « Révélations » au Théâtre du Nord-Ouest, j’ai eu le plaisir de croiser cet esthète cultivé (ce n’est pas un pléonasme ) : Marc Henri LAMANDE

Marie Véronique RABAN, mon amie comédienne et metteure-en scène, m’avait dit « vous allez vous entendre vous deux ! » Bien entendu, Philippe BLANCHARD et Marilou MAHE m’ont apporté un bonheur indiscutable, mais au début, j’ai observé Marc Henri sans l’approcher. Et puis très vite nous avons dansé et chantonné ensemble avec des talons aiguilles ! C’est ce que j’attends de la vie !
Cet être cumule de nombreux talents et vous ne pouvez plus le manquer : pianiste professionnel il va donner un concert en Avril 2016, celui-ci :

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Mais aussi excellent comédien, il multiplie les projets ! Voici cet autre lien qui vous permettra d’aller applaudir cet artiste aux multiples facettes, que je retrouverais bien dans une de mes pièces avec autant de félicité qu’en ce mois de Décembre de l’an 2015…


http://marc_henri_lamande.virb.com/

Merci à lui et pour lui


Lou FERREIRA

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Vladimir Volegov

Chers Amis !

J’attendais, comme vous tous – je pense – le printemps pour oublier quelques minutes (même davantage) les noirceurs du quotidien et les informations qui parasitent notre volonté à être quelques instants heureux. Alors je vous propose ces quelques peintures suaves, avec la grâce de l’inspiration de certains peintres contemporains comme Vladimir Volegov.

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Voici un lien où on parle de lui
: http://www.rivagedeboheme.fr/pages/arts/peinture-20-21e-siecles/vladimir-volegov.html

Oh certes, il n’a rien « inventé », mais il se fait plaisir et la candeur de ses sujets, la luminosité de ses travaux esthétiques me donnent envie d’aimer la vie. Ce n’est pas plus compliqué et je n’ai nulle envie de philosopher sur des toiles qui doivent simplement être une invitation à se faire plaisir.

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Si ce n’est pas le cas, les Arts sont multiples et je suis de très près (dans l’ombre…) tout ce que vous faites de nouveau et de précieux pour en parler sur ce site très prochainement.

Pour tous ceux qui tombent par hasard sur mon texte volontairement naïf et qui s’en affligent : allumez BFM.TV.

A très vite chers Esthètes !

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Lou FERREIRA

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Johan Krouthen

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Chers Amis,

Le roman de Michel SETAN qui vient de paraître aux Editions PLON, est le seul (selon moi) qui pourrait vous faire oublier le XXIème siècle avec délectation. Non seulement parce que l’histoire, les intrigues et les rebondissements de cette œuvre (qui se situe entre la première capitulation de Napoléon Bonaparte et son emprisonnement définitif) vous tiennent en haleine en permanence, mais parce que vous êtes soudainement convaincu que de regrettés fantômes hantent votre demeure…
Pas n’importe lesquels ! Michel SETAN n’affiche pas sa culture politique, littéraire et historique comme un sous-Balzac, il la dilue au milieu de complots amoureux et bonapartistes décrits avec légèreté et une beauté de style pour nous secouer dans un univers qui, paradoxalement, nous fait regretter encore et toujours ce rude siècle que fut pourtant le XIXème.

Nous sommes dans les antichambres et les complots contre Louis XVIII, nous y sommes réellement ! Nous sommes auprès du corps de Mathilde et dans son cœur, sans aucune mièvrerie, nous avons peu de sympathie pour les arrivistes Goulard et la rudesse de Monsieur de Saint-Yvy. Mais nous comprenons Eugène et sa folie pour Byron, Les peurs de chacun qui deviennent les nôtres au fur et à mesure que les chapitres nous empêchent de dormir.

Geskel Saloman Karleksbrevet

Geskel Saloman Karleksbrevet

La structure de l’œuvre et la qualité du style de Michel SETAN ne peuvent que nous faire penser à Jane Austen, puis à Flaubert ou, nous l’avons dit, à Balzac et les plus romantiques esthètes de ce siècle en mouvement. Un mouvement qui oscille toujours entre exaltations, pulsions de vie et le retrait de toute existence jusqu’à la mélancolie et la mort.

Mais Michel SETAN est Michel SETAN et personne d’autre. Les fantômes sont ses inspirations et ils vivent parfois avec lui, certes. Comme nous tous. Seulement il a rédigé ce magnifique roman dans une solitude nécessaire, pour nous offrir un instant de grâce que de nombreux esthètes se plairont à lire et à rêver avec la dureté existentielle qui accompagne le sort de chaque personnage.

Il est désormais temps d’en faire une saga ou une belle œuvre cinématographique !?

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Prenez votre temps et laissez Eugène et Mathilde venir à vous…

A très bientôt !

LOU FERREIRA

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Oscar Wilde

Chers Amis,

Mes deux ouvrages philosophiques consacrés à l’œuvre d’Oscar Wilde, viennent enfin d’être imprimés chez l’Harmattan.

Une réflexion que j’ai développé pendant quelques années et que j’ai retravaillé pour les besoins de l’éditeur. Je les en remercie par avance, puisqu’ils ont toujours été courtois et soigneux également…!


Voici donc les deux tomes
: 1 ) Oscar Wilde : Une philosophie de la provocation

Et 2) Oscar Wilde : Une esthétique de la tragédie.

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SACHEZ QUE VOUS POUVEZ LES COMMANDER DES A PRÉSENT, MAIS ILS NE SERONT COMMERCIALISES QU’A LA RENTRÉE DE SEPTEMBRE 2013 !

les liens : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=40906

Et celui-ci : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=40907&razSqlClone=1

J’en reparlerai donc avec un plaisir légitime !

N’est-ce pas cher Oscar ?

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Jean BERAUD - La Soirée

Jean BERAUD – La Soirée

Chers Amis, je viens de prendre connaissance grâce à un ami esthète Florent Thomas, d’un bal qui aura lieu ce Jeudi 4 JUILLET à PARIS dès 19h30 !

Il est encore temps de vous inscrire !

Suivez ces informations : http://www.comedie-francaise.fr/lebal/

Ou celles-ci : http://www.comedie-francaise.fr/mecenat-entreprises.php?id=601

Régalez-vous !!

LOU FERREIRA

Gilbert Victor Gabriel

Gilbert Victor Gabriel

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Charles Baudelaire 1863

Charles Baudelaire 1863

Chers Amis,

Il y aura toujours quelque chose à réinventer ou à ne plus définir à propos du Dandy, mais quand il s’agit de la prose de Monsieur Baudelaire, je ne résiste pas ce matin à vous retranscrire -à partir, vous le savez, du « Peintre de la vie Moderne »-, son texte, son idée mélancolique et tout à la fois solaire du Dandy :

Le peintre de la vie moderne
Eloge de Constantin Guys, publié pour la première fois en 1863

LE DANDY

« L’homme riche, oisif, et qui, même blasé, n’a pas d’autre occupation que de courir à la piste du bonheur; l’homme élevé dans le luxe et accoutumé dès sa jeunesse à l’obéissance des autres hommes, celui enfin qui n’a pas d’autre profession que l’élégance, jouira toujours, dans tous les temps, d’une physionomie distincte, tout à fait à part.

Le dandysme est une institution vague, aussi bizarre que le duel; très ancienne, puisque César, Catilina, Alcibiade nous en fournissent des types éclatants; très générale, puisque Chateaubriand l’a trouvée dans le forêts et au bord des lacs du Nouveau-Monde. Le dandysme, qui est une institution en dehors des lois, a des lois rigoureuses auxquelles sont strictement soumis tous ses sujets, quelles que soient d’ailleurs la fougue et l’indépendance de leur caractère. Les romanciers anglais ont, plus que les autres, cultivé le roman de high life, et les Français qui, comme M. de Custine, ont voulu spécialement écrire des romans d’amour, ont d’abord pris soin, et très judicieusement, de doter leurs personnages de fortunes assez vastes pour payer sans hésitation toutes leurs fantaisies; ensuite ils les ont dispensés de toute profession.

Ces êtres n’ont pas d’autre état que de cultiver l’idée du beau dans leur personne, de satisfaire leurs passions, de sentir et de penser. Ils possèdent ainsi, à leur gré et dans une vaste mesure, le temps et l’argent, sans lesquels la fantaisie, réduite à l’état de rêverie passagère, ne peut guère se traduire en action. Il est malheureusement bien vrai que, sans le loisir et l’argent, l’amour ne peut être qu’une orgie de roturier ou l’accomplissement d’un devoir conjugal. Au lieu du caprice brûlant ou rêveur, il devient une répugnante utilité.

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Si je parle de l’amour à propos du dandysme, c’est que l’amour est l’occupation naturelle des oisifs. Mais le dandy ne vise pas à l’amour comme but spécial. Si j’ai parlé d’argent, c’est parce que l’argent est indispensable aux gens qui se font un culte de leurs passions; mais le dandy n’aspire pas à l’argent comme à une chose essentielle; un crédit indéfini pourrait lui suffire; il abandonne cette grossière passion aux mortels vulgaires. Le dandysme n’est même pas, comme beaucoup de personnes peu réfléchies paraissent le croire, un goût immodéré de la toilette et de l’élégance matérielle. Ces choses ne sont pour le parfait dandy qu’un symbole de la supériorité aristocratique de son esprit. Aussi, à ses yeux, épris avant tout de distinction, la perfection de la toilette consiste-t-elle dans la simplicité absolue, qui est en effet la meilleure manière de se distinguer.

Qu’est-ce donc que cette passion qui, devenue doctrine, a fait des adeptes dominateurs, cette institution non écrite qui a formé une caste si hautaine? C’est avant tout le besoin ardent de se faire une originalité, contenu dans les limites extérieures des convenances. C’est une espèce de culte de soi-même, qui peut survivre à la recherche du bonheur à trouver dans autrui, dans la femme, par exemple; qui peut survivre même à tout ce qu’on appelle les illusions. C’est le plaisir d’étonner et la satisfaction orgueilleuse de ne jamais être étonné. Un dandy peut être un homme blasé, peut être un homme souffrant; mais, dans ce dernier cas, il sourira comme le Lacédémonien sous la morsure du renard.

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On voit que, par de certains côtés, le dandysme confine au spiritualisme et au stoïcisme. Mais un dandy ne peut jamais être un homme vulgaire. S’il commettait un crime, il ne serait pas déchu peut-être; mais si ce crime naissait d’une source triviale, le déshonneur serait irréparable. Que le lecteur ne se scandalise pas de cette gravité dans le frivole, et qu’il se souvienne qu’il y a une grandeur dans toutes les folies, une force dans tous les excès. Etrange spiritualisme! Pour ceux qui en sont à la fois les prêtres et les victimes, toutes les conditions matérielles compliquées auxquelles ils se soumettent, depuis la toilette irréprochable à toute heure du jour et de la nuit jusqu’aux tours les plus périlleux du sport, ne sont qu’une gymnastique propre à fortifier la volonté et à discipliner l’âme.

En vérité, je n’avais pas tout à fait tort de considérer le dandysme comme une espèce de religion. La règle monastique la plus rigoureuse, l’ordre irrésistible du Vieux de la Montagne, qui commandait le suicide à ses disciples enivrés, n’étaient pas plus despotiques ni plus obéis que cette doctrine de l’élégance et de l’originalité, qui impose, elle aussi, à ses ambitieux et humbles sectaires, hommes souvent pleins de fougue, de passion, de courage, d’énergie contenue, la terrible formule: Perinde ac cadaver!

Que ces hommes se fassent nommer raffinés, incroyables, beaux, lions ou dandies, tous sont issus d’une même origine; tous participent du même caractère d’opposition et de révolte; tous sont des représentants de ce qu’il y a de meilleur dans l’orgueil humain, de ce besoin, trop rare chez ceux d’aujourd’hui, de combattre et de détruire la trivialité. De là naît, chez les dandies, cette attitude hautaine de caste provocante, même dans sa froideur: Le dandysme apparaît surtout aux époques transitoires où la démocratie n’est pas encore toute-puissante, où l’aristocratie n’est que partiellement chancelante et avilie. Dans le trouble de ces époques quelques hommes déclassés, dégoûtés, désœuvrés, mais tous riches de force native, peuvent concevoir le projet de fonder une espèce nouvelle d’aristocratie, d’autant plus difficile à rompre qu’elle sera basée sur les facultés les plus précieuses, les plus indestructibles, et sur les dons célestes que le travail et l’argent ne peuvent conférer. Le dandysme est le dernier éclat d’héroïsme dans les décadences; et le type du dandy retrouvé par le voyageur dans l’Amérique du Nord n’infirme en aucune façon cette idée: car rien n’empêche de supposer que les tribus que nous nommons sauvages soient les débris de grandes civilisations disparues.

Le dandysme est un soleil couchant; comme l’astre qui décline, il est superbe, sans chaleur et plein de mélancolie. Mais, hélas! la marée montante de la démocratie, qui envahit tout et qui nivelle tout, noie jour à jour ces derniers représentants de l’orgueil humain et verse des flots d’oubli sur les traces de ces prodigieux mirmidons. Les dandies se font chez nous de plus en plus rares, tandis que chez nos voisins, en Angleterre, l’état social et la constitution (la vraie constitution, celle qui s’exprime par les mœurs) laisseront longtemps encore une place aux héritiers, de Brummel et de Byron, si toutefois il s’en présente qui en soient dignes.

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BAUDELAIRE par G. COURBET.

Ce qui a pu paraître au lecteur une digression n’en est pas une, en vérité. Les considérations et les rêveries morales qui surgissent des dessins d’un artiste sont, dans beaucoup de cas, la meilleure traduction que le critique en puisse faire; les suggestions font partie d’une idée mère, et, en les montrant successivement, on peut la faire deviner. Ai-je besoin de dire que M. G., quand il crayonne un de ses dandies sur le papier, lui donne toujours son caractère historique, légendaire même, oserais-je dire, s’il n’était pas question du temps présent et de choses considérées généralement comme folâtres? C’est bien là cette légèreté d’allures, cette certitude de manières, cette simplicité dans l’air de domination, cette façon de porter un habit et de diriger un cheval, ces attitudes toujours calmes mais révélant la force, qui nous font penser, quand notre regard découvre un de ces êtres privilégiés en qui le joli et le redoutable se confondent si mystérieusement: «Voilà peut-être un homme riche, mais plus certainement un Hercule sans emploi.»

Le caractère de beauté du dandy consiste surtout dans l’air froid qui vient de l’inébranlable résolution de ne pas être ému; on dirait un feu latent qui se fait deviner, qui pourrait mais qui ne veut pas rayonner. C’est ce qui est, dans ces images, parfaitement exprimé. »


CHARLES BAUDELAIRE

Pour le plaisir de visiter les sites des passionnés de Baudelaire, venez par ici :

1) http://www.poetes.com/baud/index.php

2) http://baudelaire.litteratura.com/?rub=oeuvre&srub=ess

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Tissot. Cercle Dandy.

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Alexander Averin

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Chers Amis,

Prenez une seule minute de votre temps et écoutez ce poème d’Oscar Wilde dédié à sa jeune sœur décédée à l’âge de 10 ans. Tous les biographes s’accordent pour affirmer que c’est probablement une de ses plus grandes blessures…

Imaginez aussi que la vision de l’artiste Alexander Averin, soit celle de la petite isola Wilde. C’est du moins ce dont j’ai besoin ce soir.

Oscar Wilde :

LOU FERREIRA

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