Agapit Stevens
DANTE ALIGHIERI !
La mère d’Oscar Wilde, Speranza Wilde, née Jane Francesca Elgee, adorait Dante dont elle prétendait descendre. Chose très hypothétique mais combien fascinante malgré tout, et justement pour cela même. L’imagination est reine de l’histoire.
C’est pourquoi il est singulièrement heureux de rendre hommage à Dante dans le cadre du Cercle esthétique consacré à Oscar. Les poètes appartiennent en tout cas à la même lignée spirituelle.
C’est dans cet état d’esprit que Dominique VIBRAC, né en 1966, historien et philosophe, spécialiste du Moyen Age, consultant culturel et conférencier, Président (entre autres) des Cercles Tommaso Cavalieri et Protagoras, veut nous parler de celui à qui il a consacré jadis une thèse en Sorbonne, le poète mais aussi penseur Dante Alighieri.
Dominique VIBRAC
IL nous présentera son intervention par ce biais :
« Un homme libre, au tempérament de feu, au désir ardent, dont l’intuition la plus centrale et la plus profonde est que c’est l’amour qui conduit tout et fait du monde entier en Dieu une seule chose admirable. A la fin de la « Commedia » Dante s’abandonne à l’amour qui « meut le ciel et les étoiles ».
Au début de l' »Enfer », Dante nous parle d’une mystérieuse forêt obscure, sans doute toute intérieure, dans laquelle il chemine, traversée de la souffrance et des ténèbres. Dont il se souvient pour savourer d’autant plus la joie de sa libération et de sa guérison intérieure. C’est par l’attention au mal ressenti que le bien dissipe les nuages noirs de l’âme.
Dante
Esprit libre, Dante estime qu’il ne faut pas se soumettre aux puissances de ce monde, se laisser impressionné par la noblesse de sang ou par les richesses, mais au contraire cultiver l’irréductible noblesse de sa propre destinée, toujours singulière, comme chaque étoile est différente de chaque étoile.
L’essentiel d’une vie c’est l’amour. Dante n’est pas un penseur abstrait pour qui compteraient les idées ou les concepts, les grands principes ou les systèmes. On ne tombe jamais amoureux que d’un visage. Et l’amour est la clé de toute sagesse.
Comme un soleil trop vif brûle mes faibles yeux,
Devant ce doux sourire et sa splendeur suprême,
Ma mémoire fléchit et se manque à soi-même.
Du jour où je la vis pour la première fois,
Jusqu’à ce nouveau Jour, ni mes vers, ni ma voix
N’ont fait défaut, je pense, à Celle que j’adore ;
Et je cours au grand but qui me tient tant au cœur !
………………………………………….
Aux mots divins tombés de la bouche que j’aime,
Je me sentis grandir au-dessus de moi-même.
Mon regard se refit si perçant et si sûr
Qu’il eût pu soutenir un jour encore plus pur.
Je vis couler alors en forme de rivière,
Brillant de mille feux, un torrent de lumière…
Dante nous invite en poésie pour vivre l’intensité du désir de l’homme dont la souffrance n’est que l’autre face. Dans le très beau film de la divine comédie « le cercle des poètes disparus » (1989), le professeur non-conformiste parle en ces termes de la poésie : « on lit et on écrit de la poésie non pas parce que c’est joli; on lit et on écrit de la poésie parce qu’on fait partie de l’humanité. Et que l’humanité est faite de passions. La poésie, la beauté, l’amour, l’aventure, c’est en fait pour cela qu’on vit ». Et de citer Whitnam : parce que « que le prodigieux spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime’. »
Dans son intervention, Dominique Vibrac évoque l’homme passionné (premier temps) puis le penseur original et audacieux (deuxième temps) avant de célébrer le poète (troisième temps). Des lectures de textes dantesques en français et en italien ponctueront la soirée.
ET PUIS DE NOMBREUX AUTRES ARTISTES , DONT OLIVIER BRUAUX et GHISLAINE AVAN :
Ghislaine Avan, dont voici un des sites qui retrace son parcours de chorégraphe et metteur-en scène, inspirée par le poète italien : http://www.ghislaineavan.com/spip.php?page=page_divine_comedie_fr
ET
Olivier Bruaux (ici avec Claude Chabrol)
Comme vous le savez tous, c’est le lieu et le moment où vous pourrez nous évoquer aussi vos actualités artistiques et intellectuelles, distribuer vos flyers etc…
A très vite !
LOU FERREIRA