Vincent van Gogh. Vieil homme triste. (Illustration choisie par Charles-Edmé VALENTIN).
Chers Amis,
Je passe parfois du temps à ne rien faire et le Diable sait à quel point cela remplit nos journées. Elles deviennent souvent fructueuses par la suite ou alors nous nous laissons envahir par ce qui nous enivre.
C’est ce qui m’est arrivé en « tombant » sur le poème de Charles-Edmé VALENTIN. Il n’avait ni titre, ni publicité, rien qui a priori ne m’attire. Et pourtant, j’ai été saisie par le texte que je vous imprime ci-dessous. Je ne saurais vous dire à quel point il semblait conjuguer le cri de tant de poètes exquis que l’on n’entend plus ou pas encore et tout autant le cri du père de mon enfant décédé en ce mois de Mars 2017, épuisé par l’indifférence des éditeurs…
Mais, je ne pleurerai sur rien, je ne ferai aucun cadeau et j’avance parce qu’il y a des proses, des poèmes, des « entre-deux » comme ce que Charles-Edmé VALENTIN nous propose ici et qui mérite que je lui rende hommage avec, pour seule conviction, mon amour des lettres et mes intuitions…
« L’ÉCRIVAIN MAUDIT
Que les entrailles de la Terre vous engloutissent. Que les Furies vous anéantissent. Je vous exècre, je vous maudis. Je vous conchie, je vous vomis. Pour n’avoir pas épousé les préceptes de la société, je fus marqué du sceau de l’infamie et à jamais éloigné de vos familles : on a brûlé mes ailes et crucifié mes pensées. Bien que réduit à l’anathème, bien que mon cœur saigne, je prônerai les idéaux que la raison m’enseigne, dussé-je ployer sous des couronnes de chrysanthèmes. A satiété, vous déversez sur moi votre fiel, assombrissant mes humeurs, obscurcissant mon ciel. Vous retranchant derrière les convenances établies, vous implorez les dieux que je sombre dans l’oubli ; profond abîme où s’éteint la vie. Toujours, vous jubilez lorsque la critique m’égratigne, jugeant mes œuvres impies, mes propos indignes. De toutes vos kyrielles d’injures, désormais je ferai mon miel : si mon verbe est acerbe, mes péchés sont véniels. A vous liguer contre moi, fûtes-vous une myriade que je triompherais de la noyade. Fi soit de votre morale étriquée et de cette inébranlable volonté de me réprimer : je tremperai ma plume dans votre venin afin que d’autres me lisent avec entrain. »
Charles-Edmé VALENTIN
Pouchkine a Boldino.
MERCI A TOUS !
LOU FERREIRA
C’est très beau ma Lou, ce cri de désespoir de ce poète que personne entend, c’est toujours la même histoire qui ce répète inlassablement, les êtres qui ne veulent pas suivre le troupeau en son exclu !
Je t’embrasse très fort ma Lou.
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Très juste cher « Ange »….
Très bel été à toi, chère Lou ! Anne Le. Quéau
Envoyé depuis mon Galaxy S II d’Orange
Oh ma chère Anne ! Quel plaisir de te lire en passant… Je reviendrai bientôt. Je t’embrasse chaleureusement ! 🙂