Merlin Holland, et en arrière plan, son grand-Père Oscar Wilde.
(Avec l’aimable autorisation de M.Holland)
Oscar Wilde, vous le savez tous, avait deux fils : Cyril et Vyvyan. Cyril est mort au début de la première guerre mondiale en France, et Vyvyan a eu un fils tardivement: Merlin. Je ne vais pas faire ici une biographie, vous en trouverez de nombreuses aisément, des plus élaborées aux plus stupides.
Merlin Holland est un homme qu’on ne dérange pas. Ou plus.
Je l’ai rencontré un soir de Novembre 2005 alors qu’il présentait dans une librairie parisienne l’un de ses ouvrages : le procès d’Oscar Wilde :
(Editions du Stock, Paris 2005)
Son français frôlait la perfection et sa présence discrète et élégante contrastait évidemment avec son aïeul flamboyant. Pourtant, les traits de Wilde sont inscrits sur son visage aux accents mélancoliques et ce qu’il avait à nous dire était touchant à plusieurs niveaux. Parce qu’il découvrait chaque année de multiples détails sur Oscar Wilde qui le fascinaient et dans le même mouvement, il aurait aimé que cet héritage familial (Wilde, l’auteur à succès et à scandale) lui soit moins pesant.
Il a pourtant résisté. Ce n’est qu’après l’âge de 40 ans qu’il se décide à connaitre plus en profondeur qui était ce « génial » grand-père dont le monde parlait de plus en plus et dont son père Vyvyan lui avait transmis de beaux souvenirs avant de s’en aller… Les universitaires, les journalistes le pressaient régulièrement mais il ne cédait à aucune injonction, sauf lorsque le besoin personnel, intime, s’est imposé à lui. Merlin Holland s’est alors attaché à récolter pendant près de 20 ans les informations les plus précieuses de par le monde sur Oscar Wilde et il ne transformera alors aucune réalité, il n’embellira ou ne déformera rien : ce n’est pas Élisabeth Nietzsche et encore moins Alice Mirbeau…!
Il essaie de prendre du recul et il y parvient; ce qu’il publie conserve toujours le souci de l’exactitude et de l’objectivité.
L’objectivité…
Quel duel intérieur doit vivre cet homme qui voit la célébrité de Wilde devenir de plus en plus importante à travers le monde… Comment refuser les multiples invitations : que ce soit pour la « SALOMAYBE ? » réalisé par Al Pacino, l’inauguration à Paris de la première bibliothèque Oscar Wilde le 25 Novembre dernier, et la réfection (à laquelle il tenait beaucoup) de la tombe de Wilde au Père Lachaise qui se dégradait sous les traditionnels baisers au rouge à lèvres des admirateurs ?
Comment gérer cette histoire intime, privée et publique à la fois ? Celle qui attise encore les haines ou trop de ferveur indécente ?
Merlin Holland le sait, la paix, il ne la connait qu’en posant une distance nécessaire avec les multiples associations qui le réclament, aux comédiens qui jouent les pièces de son grand-père des centaines de fois chaque année de par le monde, et aux « fanatiques » qui se perdent encore à voir Oscar Wilde en lui.
Le jour où j’ai fait sa connaissance, il y avait un jeune homme devant moi qui avait acheté un livre de son grand-père, alors que Merlin venait pour la dédicace de son ouvrage sur le procès Wilde. Le jeune homme insistait. Merlin Holland a refusé poliment. Comment conserver une quiétude qui est la sienne, lorsque même ses propres ouvrages se confondent avec ceux de Wilde ?
Si certains d’entre vous ne connaissent pas encore l’Histoire de la famille de Merlin Holland, donc celle d’Oscar Wilde avant tout, il ne vous reste qu’à vous procurer cette petite biographie que Merlin a publié pour le centenaire de la mort de son grand-père. C’est un bijou, mais un bijou sans concessions. Comme son auteur.
Lou FERREIRA
( Collection Anatolia, Editions du Rocher)
Votre texte me donne envie de lire cette biographie !
Merci infiniment chère Florence !
en réalité j’ai lu les 3 livres de Gyles Brandreth sur la vie d’Oscar Wilde et ces livres m’ont beaucoup intéressée car je ne connaissais pas vraiment Oscar Wilde. voilà tout simplement.
Cher Ami, je me suis absentée quelques temps de mon site pour la rédaction de certains écrits et je vous prie d’accepter mes excuses… Oui les livres de Gyles Brandreth se rapprochent assez fidèlement de la personnalité de Wilde et l’auteur, admirateur de Wilde est un homme absolument chaleureux et aimable en tous points. Avez-vous lu « le portait de Dorian Gray ? »
A bientôt
Lou FERREIRA
Je suis passionnée par la vie et la personnalité hors du commun de Oscar Wilde et voudrais savoir les oeuvres de sin petit-fils Merlin.